DANTE'S
INFERNO
Vous
qui entrez, laissez toute espérance... Durant la troisième croisade, Dante a
assisté aux atrocités de la guerre qui lui ont fait perdre la foi en Dieu. Dans
la ville d'Acre, Dante doit garder des prisonniers de Sarasin pour le roi
Richard Ier d'Angleterre. Vaincu par l'un d'entre eux, Dante va devoir
traverser les cercles de l'Enfer, rencontrer plusieurs pécheurs reconnus, afin
de pouvoir être pardonné pour ses pêchés. Le joueur se rendra ainsi compte des
erreurs de Dante, erreurs qui pourraient bien lui coûter Béatrice...
Mesdames,
mesdemoiselles, messieurs, c’est avec un immense honneur que je vais vous
proposer aujourd’hui la toute première critique d’un jeu PS3 dans le Journal de Feanor !
Et oui, après avoir enfin acquis, il y a tout juste quelques semaines la
dernière-née des consoles de salon de chez Sony
– qui n’est plus toute jeune, j’entends bien – comme je vous le disais dans un billet
entretemps devenu légendaire (ah, la traditionnelle exagération latine), le
moment est venu que je vous parle plus longuement de l’un des premiers
jeux
que je me suis procurer avec ma PS3,
je veux bien évidement parler du premier soft auquel j’ai joué, et que j’ai
achevé il y a quelques jours à peine : Dante’s
Inferno !
La
première chose qui saute aux yeux, avec ce jeu, si l’on fait abstraction de la
beauté intrinsèque des graphismes et des animations – choses auquel il va bien
falloir que je m’habitue, après une décennie de PS2 – c’est que l’on devine tout de suite de qui ses créateurs se
sont inspirés pour le créer, les spécialistes et autres habitués savent ce que
je veux dire, de God of War,
bien évidement. Dès les premières minutes de jeu, que ce soit par la prise en
main de Dante, les multiples combos à effectuer, les parades, l’évolution de
ses pouvoirs voir même, quelque part, de par son look général – ici, la croix
cousue a même la peau de Dante ressemblant bigrement aux tatouages rouges, eux
aussi, du nouveau dieu de la guerre – pour ne pas parler de l’ambiance générale
et de l’extrême violence du soft, tout, ou presque, renvoi a l’une des
franchises les plus célèbres de chez Sony
et qui fit les beaux jours de la PS2
puis de la PS3. Certes, dans les deux
cas, nous avons des Beat'em all et il est bien connu que lorsque quelle que
chose fonctionne, les autres développeurs ont tendance à le réutiliser ;
d’ailleurs, sur ce point, je vous faisais déjà part de ce constat lors de ma
critique de God of War II.
Pourtant, ici, les points communs sont tellement flagrants que l’on sent que,
plus que l’inspiration, les créateurs de Dante’s
Inferno ont quasiment pompé tout ce qui avait fait le succès de son
illustre ainé. Après, est-ce vraiment un mal en soit ? Certes, cela dénote
déjà un sacré manque d’originalité et de prise de risque, cependant, au moins,
l’amateur du genre sera en terrain connu, ce qui, je dois bien l’avouer, fut
mon cas.
Bien
évidemment, s’il ne faut rien attendre pour ce qui est de l’originalité de ce
soft, au moins, il reste le synopsis même de celui-ci, et, ma fois, disons
qu’il possède quelques solides arguments pour convaincre les amateurs du genre
et autres amoureux de personnages torturés plongées dans un univers d’indicible
horreur. Et là, un grand merci aux développeurs de nous avoir offert un jeu qui
se déroule ni plus ni moins qu’en Enfer ! Oui, le seul, le vrai, l’unique…
oui bon, enfin, celui décrit par un certain Dante Alighieri (vous voyez d’où
vient le nom du personnage principal) dans La
Divine Comédie, poème écrit dans les premières années du XIVème
siècle et composé de trois parties : L’Enfer,
Le Purgatoire et Le Paradis. Le jeu, ici, est donc inspiré de la partie consacré à L’Enfer, et comme dans celui-ci, le
joueur prendra en main Dante qui descendra tout au fond des neuf cercles
infernaux accompagné par le poète Virgile. Enfin, quand je dis « inspiré », que tous ceux qui
ont lus l’œuvre de Dante (le poète, pas la brute du jeu) prennent garde :
ici, l’inspiration est à utiliser au sens large, très large du terme et ne sert
que de décor, d’ambiance et de prétexte pour nous offrir quelques heures de bourrinages
intensif. Est-ce là aussi un mal en soit ? Sincèrement, un strict portage
de La Divine Comédie en jeu n’aurai
pas intéressé grand monde – après tout, cela n’est que le récit d’un voyage,
certes fantastique – et puis, franchement, qui n’a jamais rêver de descendre
aux Enfers afin de dessouder des hordes de démons ? Ce n’est pas votre
cas ? Ah bon ?! Bah, perso, c’était le mien !
Et
sur ce point, je dois reconnaitre que ce fut un véritable plaisir que de suivre
les péripéties de notre pauvre Dante – ici, un ancien croisé pas très propre
sur lui – au fin fond des enfers a la poursuite de sa Béatrice : entre
décors grandioses, paysages torturés, âmes tourmentées qui ne cessent de
souffrir le martyre, adversaires souvent réussis et parfois coriaces, boss pour
le moins impressionnants (avec une nette préférence pour Minos et Cléopâtre) ainsi
que quelques moments de pure anthologie, nul doute que Dante’s Inferno réussi son coup et ne peut que plaire aux amateurs
du genre avides de gore. Cependant, et malgré l’œuvre tout bonnement magistrale
d’où est tiré ce jeu, malgré le potentiel disponible pour que celui-ci soit du
même acabit qu’un God of War, il
manque par moments du souffle épique qui émane des aventures de Kratos : je
vous disais que les adversaires étaient réussis, c’est le cas mais ils ne sont
pas si nombreux que cela en vérité ; de même, parfois, l’on sent un peu le
manque d’inspiration des développeurs, surtout vers la fin avec le passage des
dix défis qui peuvent être intéressants en soit mais qui dénote tout de même du
remplissage, ainsi que la franche déception qu’est le Cocyte, terriblement
court pour le dernier niveau de l’Enfer.
Malgré
tout, Dante’s Inferno n’en reste pas
moins un assez bon soft qui m’aura procuré de bons moments ; certes, ce n’est
pas du niveau d’un God of War (mais
là, c’est le top du top) mais cela n’enlève en rien le fait que je l’aurais suffisamment
apprécié pour le conseiller à tous les amateurs de Beat'em all qui se
respectent. Certes, ces quelques défauts et sa fin un peu trop rapidement
expédié à mon gout l’aura empêché d’atteindre l’excellence mais même ainsi,
pour un premier jeu PS3, je pense que
j’en garderais un excellent souvenir. Cependant, que les plus sensibles d’entre
vous prennent garde, Dante’s Inferno
n’est pas un jeu à mettre entre toutes les mains, cela, de par son ambiance,
les thèmes abordés et sa violence. Mais bon, que fallait-il attendre d’un soft
se déroulant en Enfer ?