L’HISTOIRE
SECRÈTE – ABSYNTHE
En
mars 1984, à Cambridge, Pandora, plus communément appelée la Dame de Prague,
élimine, sous les yeux des services secrets de sa gracieuse Majesté, le
professeur Blunt. Cette tueuse pour le moins énigmatique n’est pas une inconnue
pour les dirigeants du MI5 et du MI6 britannique, puisque leurs routes se sont
déjà croisées en juin 1968 sur l’aéroport d’Heathrow. En Inde, Dyo – Maître de
la maison des Coupes – retrouve la trace d’une très ancienne main découverte
par un ex-nazi dénommé Schäfer ; afin de s’assurer de sa puissance, il la teste
: 6000 personnes périront ce jour-là à Bhopal. Dans le même temps, les agents
britanniques reconstituent patiemment les liens qui unissaient l’universitaire
anglais et l’ancien SS et acquièrent la conviction que Blunt était entré en
possession d’un fragment d’une mystérieuse carte. Sans connaître la puissance
de cette dernière, ils savent cependant que Pandora doit en assurer la
livraison dans une petite localité d’Ukraine dénommée Tchernobyl ! Toutefois,
la redoutable tueuse sert un tout autre maître et permet à la maison du
Bouclier d’éviter le pire, une fois encore. Mais au-delà de la destruction de
Dyo, la Dame de Prague a un vieux différent à régler avec un certain Philby
habitant à Moscou…
L'Histoire Secrète – Absinthe
Editeur
: Delcourt
Scénario
: Jean-Pierre Pécau
Dessins
: Igor
Kordey
Couleurs : Len
O'Grady
Couverture : Manchu,
Olivier Vatine
Genre : Fantastique,
Etrange, Historique, Mondes décalés
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 31
août 2011
Nombre
de pages : 54
Mon avis :
Avec Absinthe, vingt-troisième tome
de cette interminable saga qu’est L’Histoire
Secrète, nous atteignons, une fois de plus, ce qui aurait dut être la fin
de la série, du moins, c’était ce que l’on nous avais plus ou moins laisser
entendre, sauf que, vu que ce diable de Jean-Pierre Pécau nous avait déjà fait
le coup a deux reprises – pour rappel, Notre-Dame
des Ténèbres puis Le
Crépuscule des Dieux – ce n’est même plus une surprise de découvrir qu’en
fait, non, la conclusion, ce ne sera pas encore pour cette fois ci, et qu’en
tout, cette série comportera une trentaine de tomes, ni plus, ni moins… euh, a
moins que… Bref, ce qui aurait put faire une bonne fin puisque, après tout, cet
album se conclut avec la catastrophe de Tchernobyl – j’y aurai bien vu les
Archontes y perdre tous la vie – ne sera, au final, qu’un énième tome d’une
saga qui risque de nous accompagner encore un certain temps. Bien évidement, au
vu du développement scénaristique des derniers volumes, je m’en doutais
fortement, mais quelque part, attention a ne pas lasser même les plus fidèles
lecteurs, car, que l’on apprécie ou non cette Histoire Secrète, ça commence à faire beaucoup… Surtout que, d’entré
de jeu, cet Absinthe démarrait de
fort mauvaise manière avec l’introduction de nouveaux protagonistes qui
prennent une place prépondérante dans cet album – deux agents secrets
britanniques – et qui sont sur les traces d’une certaine Dame de Prague. Bien
évidement, les lecteurs des séries sœurs de L’Histoire
Secrète, Arcanes et Arcanes Majeurs, connaissant son
identité, retrouveront avec plaisir un protagoniste majeur de cet univers, dans
mon cas, il m’aura fallut un certain temps pour découvrir qu’il s’agissait de…
Pandora, la fille de Curtis et Nimue. Et arrivé là, sensiblement aux deux tiers
de cet album, une fois que j’ai put relier tous les fils scénaristiques tissés
par Pécau, qui manipulait qui dans l’ombre, eh ben, ma foi, j’ai vu cet Absinthe d’un œil nouveau : ainsi,
moi qui me disait que j’allais allègrement déglinguer cet album dans ma
critique, j’ai complètement changé d’avis, même si ce n’est pas passé loin.
Mais bon, il faut dire que aussi tordu soit le plan de Erlin et ses complices,
Pandora et T Chance, il n’en accouche pas moins d’un final tout bonnement cataclysmique
a Tchernobyl, et ce, tandis qu’une très vieille connaissance refait une
apparition – Itzak – et que des êtres singuliers – les Moines Noirs – semblent agir
dans l’ombre depuis la nuit des temps, c’est Dyo qui fait les frais de son plan
audacieux, le tout, avec une petite note d’humour d’Erlin quand au nuage de
Tchernobyl et la frontière française… Bref, et alors que je ne m’y attendais
pas, Absinthe s’avère être un
excellent album, certes bigrement tordu, mais qui justifie, en quelque sorte,
une suite a cette saga, ne serais ce que pour connaitre l’identité et les buts
des Moines Noirs mais aussi, pour voir comment Jean-Pierre Pécau va se
débrouiller lorsque son œuvre coïncidera avec notre époque, car on y approche a
grand pas…
Points
Positifs :
- Scénaristiquement,
c’est très fort de la part de Jean-Pierre Pécau qui nous embrouille pendant
plus de la moitié de cet album avec deux nouveaux protagonistes sortis de nulle
part avant que toutes les pièces du puzzle se mettent finalement en place et qu’on
se dise : « ah, ouais, mais c’est
bien sur ! » Mais je reconnais que c’était osé.
-
Une excellente conclusion pour ce qui devait être la fin de la série mais qui
ne sera que la fin de ce troisième cycle, si on peut encore parler de cycle,
bien entendu : la catastrophe de Tchernobyl, la disparition de Dyo, Kim
Philby qui passe enfin l’arme à gauche…
-
Pour la énième fois, les connaissances historiques de Pécau sont indéniables
pour ne pas dire impressionnantes ! Bien sur, ce n’est pas une nouveauté
mais il ne faut pas hésiter à le rappeler vu que c’est l’un des points forts de
cette série.
-
Excellente piste pour la suite de la saga avec ces biens étranges Moines Noirs
qui semblent exister depuis la nuit des temps et qui nous renvoient au mythe de
l’Agartha.
-
Enfin, Pandora pointe le bout de son nez.
-
Une fois de plus, travail excellent du duo Kordey/ O'Grady.
Points
Négatifs :
-
Même si une fois que l’on a compris où Pécau veut en venir, le synopsis de cet
album prend toute sa valeur, force est de constater que l’on passe beaucoup
trop de temps avec le duo d’agents secrets britanniques, surtout que cela se
fait au détriment du final a Tchernobyl que l’on était en droit d’espérer être
plus grandiose.
-
Du coup, cela fait deux fois qu’un Archonte disparait – voir Aker dans Nadja
– et que ce n’est pas aussi spectaculaire qu’on pouvait l’espérer…
-
Je reconnais que c’est tout de même vachement complexe a suivre par moments et
qu’il est très facile de décrocher. Il faudrait quasiment relire l’intégralité
de la saga avant de se plonger dans un nouveau tome histoire de tout bien
saisir, et encore, si vous ne connaissez pas Arcanes et Arcanes Majeur,
ce qui est mon cas, des tas de choses vous échapperont.
-
Trois fois que l’on nous fait le coup : cette série aura-t-elle une fin un
jour !?
Ma note : 7,5/10
Rien à rajouter. A part que les auteurs savent parfaitement comment prendre les lecteurs pour des abrutis: une série intéressante au début, dont on annonce la fin (pour bien avant qu'absynthe d'ailleurs, il suffit de regarder l'intérieur de la couverture des premiers tomes), et qui se perd en tours et détours, mais qu'on suit parce qu'on l'a commencée et que la fin continue à être annoncée. Alors on reste, comme avec une petite amie qu'on n'aime plus mais qu'on est trop lâche pour quitter. Mais ça y est, c'est décidé: l'ange paon sera le dernier tome de ma bibliothèque, si cette BD dans laquelle j'ai englouti bien plus que dans 5 séries complètes et bien meilleures au demeurant, y reste.
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