LA LIGUE DES GENTLEMEN EXTRAORDINAIRES
Rentré du Kenya après un appel du gouvernement anglais, l'aventurier Allan Quartermain se retrouve chargé d'une mission délicate. Il doit mettre fin aux agissements du Fantôme, qui cherche à provoquer une guerre mondiale pour vendre ses armes sophistiquées. Il est secondé par le capitaine Nemo, l'invisible Rodney Skinner, la femme vampire Mina Harker et l'immortel Dorian Gray. Ils sont rapidement rejoints par Tom Sawyer, agent secret américain, le docteur Jeckyll et son alter ego Hyde, et pourchassent les agents du «Fantôme» dans les grandes capitales européennes. Finalement, la ligue arrive à Venise, où doit se tenir une conférence internationale...
Personnellement, ce film, La Ligue des Gentlemen Extraordinaires est pour moi une très vieille arlésienne puisque, environ huit ans après sa sortie, je ne l’avais jamais vu. Les raisons pour cela sont multiples, et a la fois simples et compliquées quant on y pense : pas le temps lors de sa sortie en salles, accessoirement, très mauvaise année pour moi et pas franchement les moyens de me payer le ciné ou le DVD ensuite, et puis, d’autres choses a voir, a lire, a découvrir en gros, surtout que, ne le nions pas, ce film était très loin, mais alors très très loin, pour ne pas dire a des années lumières, de faire l’unanimité a son sujet, ou plutôt, dans le mauvais sens du terme car en fait, que de critiques, depuis près d’une décennie ais-je put lire et entendre sur lui, comme cette pauvre Ligue des Gentlemen Extraordinaires n’était qu’une bouse infâme qui ne méritait pas le moins du monde qu’on s’y attarde. Pourtant, a la base, ce film n’est que l’adaptation d’une bande dessinée assez culte dans le milieu des amateurs de comics et œuvre du génialissime Alan Moore (Watchmen, V pour Vendetta, From Hell, Filles Perdues, c’est de lui), une bande dessinée au concept tout bonnement excellent – a la fin du dix neuvième siècle, un groupe d’individus issus de la littérature de l’époque s’allient, préfigurant les super héros a venir – et qui a fortement inspiré une certaine Brigade Chimérique bien plus tard par exemple, mais une BD que, pour la petite histoire, je n’ai jamais eu l’occasion de lire (bah, je n’ai pas un porte monnaie de millionaire non plus). Bref, a la base, au vu de son matériel de départ, l’œuvre de Moore, La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, avait tout pour réussir ou, du moins, pour en faire un film correct, de même, personnellement et au vu de mes gouts personnels, cette adaptation avait tout pour me plaire, et pourtant, il n’en fut rien.
Bien évidement, qui dit adaptation ne signifie nullement que celle-ci soit a la hauteur de l’œuvre première et cette simple constatation, je l’ai souvent lue au fil des ans vis-à-vis de ce film. Personnellement, comme je n’ai jamais lu La Ligue des Gentlemen Extraordinaires (la BD), je ne pourrais juger de cela, bien évidement, du coup, je ne vais pas, dans cette critique, vous parler de tout ce qui a put m’attirer dans celui-ci puisque le concept, les personnages, l’univers de celui-ci n’est que la transposition de la BD et en aucun cas une quelconque invention d’un scénariste de ciné. Du coup, il reste bien peu a critiquer puisque je ne vais pas vous dire que j’adhère totalement a cette idée d’héros victoriens qui s’allient pour combattre le mal, qu’en plus, le choix de ceux-ci est assez judicieux et que, entre des petits soupçons Steampunk et de toute façon, une époque fin de siècle Victorien qui la, est vraiment ma tasse de thé, tout cela ne pouvait que me plaire. Mais comme je vous l’ai dit, tout cela vient de la BD, et comme je ne l’ai jamais lu et que de toutes façons, la, on parle du film… Et du coup, on se retrouve devant de gros problèmes puisque tout cela est tout de même assez dramatique en soit quand on y pense.
Sincèrement, encore heureux que je n’attendais rien de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires car sinon, j’aurais été terriblement déçu. Bon, commençons par les point positifs puisqu’il y en a tout de même : Sean Connery tout d’abord, quoi qu’il arrive, quoi qu’il fasse, j’adore cet acteur, sa prestance, son charisme et même s’il est loin d’être transcendantal dans ce film, je ne peux pas dire du mal de lui, l’aimant trop pour cela ; et puis, finalement, le voir en Alan Quatermain vieillissant, c’était plutôt pas mal. Ensuite, les décors sont – quand on les voit mais je reviendrais la dessus – assez bons et nous plongent assez bien dans l’ambiance de l’époque, quant aux effets spéciaux, ceux-ci sont assez corrects, sans plus. Pour finir, j’ai bien aimé Stuart Townsend dans le rôle de Dorian Gray, j’ai trouvé que celui-ci était assez classe en eternel jeune noble décadent. Mais le problème, c’est qu’en gros, c’est tout et que le reste, tout le reste oscille terriblement entre le moyen (parfois) et le mauvais (plus souvent). Prenez justement les fameux décors, certes, ils sont pas mal, sauf que – et la, je me demande s’ils se foutent pas de nous – on ne les voit quasiment jamais puisque la majeure partie du film se déroule dans une pénombre presque totale ; c’est fou ce que nos amis de la Ligue aiment à déambuler et agir de nuit, si ce n’était les quelques scènes a bord du Nautilus, on se serait tout de même taper presque deux heures dans le noir ! Et là, on sent à mille lieux la solution de facilitée : forcement, des décors dans le noir, ca se voit moins qu’en plein jour ; nos amis réalisateurs auraient-ils quelque chose à cacher ? Ensuite, quelques belles petites incohérences comme le fameux Nautilus, certes magnifique (rien à dire la dessus) et gigantesque mais qui, pourtant, n’a aucune difficulté à déambuler comme si de rien n’était dans les canaux de Venise. Et puis, je veux bien croire que le sieur Quatermain est quelqu’un de futé en soit, mais je n’ai toujours pas compris comment il a deviné la véritable identité du Fantôme lors de la poursuite – dans le noir - a Venise ? Un autre détail non négligeable m’a particulièrement agacé, les combats. A quoi bon utilisé la technologie a tout va pour les rendre spectaculaires (je pense particulièrement a celui au début, chez Dorian Gray) avec toutes ces pages qui volent dans tous les sens si l’on n’y comprend fichtre rien ; oh, je ne dis pas que cela ne fasse pas de magnifiques photos (j’ai vérifié ce matin, superbe, rien a dire), mais a l’écran, tout va trop vite et l’on est vite perdu (mais quelque part, c’est un peu a la mode dans pas mal de films ces combats rapprochés où l’on ne voit rien, voir Le Seigneur des Anneaux). Pour finir, tirons sur l’ambulance, car ce film le mérite, en ajoutant le manque de rythme flagrant, les raccourcis faciles, les rapports stéréotypés et convenus entre les protagonistes voir même, parfois, quelques beaux dérapages dans le grand n’importe quoi voir la non logique pure : franchement, Mina étant une Vampire, Dorian Gray aurait du se douter qu’un simple coup de cane épée ne la tuerai pas, non ? Mais bon, que voulez vous que je vous dise…
Bref, vous l’avez compris, La Ligue des Gentlemen Extraordinaires est tout sauf un bon film. Avec un matériel de départ – la BD de Moore – pourtant excellent, le réalisateur, Stephen Norrington, nous a démontrer avec cette adaptation tout ce qu’il faut faire pour rater un film et a ce point, franchement, je ne peux que m’incliner devant une telle maestra ; pourtant, cela en est tout de même assez agaçant quand on pense qu’il y avait vraiment de quoi en faire un film correct, mais a la place, nous n’avons qu’une œuvre typique du cinéma d’action américain avec tous les défauts du genre, bref, en gros, un truc qui ne vaut pas grand-chose. Enfin bon, voir ce film ne m’a pas tuer non plus et personnellement, j’ai déjà connu pire au cours de ma vie ; enfin, autant se rabattre sur la bande dessinée qui elle, apparemment, est excellente et qui mérite le détour.
Perso, j'avais été très déçue car j'en attendait quelques chose justement...
RépondreSupprimerCela aurait probablement été mon cas si je l'avais vu lors de sa sortie, mais des années plus tard, après avoir lu tellement de critiques négatives a son sujet, je ne me faisais guère d’illusions a son sujet.
RépondreSupprimerEnfin bon, dommage tout de même...