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dimanche 24 mai 2009

SGT. PEPPER’S LONELY HEARTS CLUB BAND


SGT. PEPPER’S LONELY HEARTS CLUB BAND

The Beatles (1967)

1. Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band 2:02
2. With a Little Help from My Friends 2:43
3. Lucy in the Sky with Diamonds 3:27
4. Getting Better 2:47
5. Fixing a Hole 2:36
6. She's Leaving Home 3:34
7. Being for the Benefit of Mr. Kite! 2:37
8. Within You Without You (George Harrison) 5:05
9. When I'm Sixty-Four 2:37
10. Lovely Rita 2:41
11. Good Morning Good Morning 2:40
12. Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (Reprise) 1:18
13. A Day in the Life 5:33

Celui là, comment voulez vous que je puisse écrire une critique alors que, 42 ans après sa sortie, tout a été dit, mille et une fois et que je ne vois pas ce que je pourrais ajouter de plus. Tache ardue donc devant laquelle je m’attelle, car c’est tout simplement à un véritable monument que je m’attaque aujourd’hui. Car, cette « fanfare du club des cœurs solitaires du sergent Poivre » (c’est fou comme lorsque l’on traduit certaines choses, celles-ci perdent beaucoup de leur crédibilité) est tout simplement considéré comme étant le plus grand disque de tous les temps, occupant la plus haute marche de quasiment tous les classements possibles et inimaginables. Le chef d’œuvre absolu des Beatles, donc, groupe tout aussi génial (mais faut il le rappeler ?) qui, à l’époque, sortie quelques belles galettes du même acabit. D’ailleurs, histoire d’aller un peu à contre courant, je dois avouer que, à choisir, je préfère Revolver, sortis un an auparavant, voir, le somptueux Abbey Road, le chant du signe du groupe, sorti en 1969. Mais tout ceci ne reste qu’une affaire de goûts personnels, et, pour la majorité, c’est bel et bien Sgt. Pepper’s qui, encore à ce jours (mais sincèrement, quelqu’un croit il que, un jour, on fera mieux ? Evidement que non…) est le meilleur disque de pop rock.

Evidement, encore aujourd’hui, ce qui détonne tout d’abord, c’est la qualité intrésèque de ce son, une véritable révolution pour l’époque, avec cette basse libre, mise en avant et omniprésente tout au long des divers titres de l’album. Encore une fois, il est bon de rappeler que Mac Cartney, en plus de l’extraordinaire compositeur qu’il fut (depuis, il a un peu vieilli), fut également l’un des plus grands bassistes de l’histoire de la musique. De plus, reconnaissons que ce Sgt. Pepper’s doit énormément à Maca, à l’origine du projet et incontournable sur l’album de part son implication, mais aussi par le retrait (relatif, tout de même) de Lennon ainsi que d’Harrison (celui-ci en plein trip oriental), et ce, même si les meilleurs titres de celui-ci sont ceux où les deux « génies » collaborèrent comme With a Little Help from My Friends, offerte à Ringo, She's Leaving Home (Maca aidé par Lennon) et A Day in the Life (le contraire). Un album non loin de la perfection donc, rempli de somptueuses chansons ou le rock se mêle à la fanfare, aux cors de chasse, aux clavecins et à diverses cordes, peu communes à l’époque. Et si l’on ajoute à cela, en plus, la pochette la plus célèbre (et la plus copiée également) de l’Histoire du rock qui, dans le fond, ne connais qu’un seul et terrible défaut : la non inclusion des deux chefs d’œuvres que sont Strawberry Fields Forever et Penny Lane, sortis en 45 tours quelques temps auparavant et victimes de l’habitude que les Fab Fours avaient : les titres parus en singles ne paraissaient pas en album. Vraiment dommage, mais bon, on ne refera pas le passé.

lundi 11 mai 2009

LE GROOM VERT-DE-GRIS



LE GROOM VERT-DE-GRIS

Nous sommes en 1942. La Belgique est occupée par l'envahisseur nazi qui contrôle le rationnement et prive le pays de ses libertés. Spirou travaille au Moustic Hôtel, mais celui-ci a été réquisitionné par l'armée allemande qui l'oblige à revêtir un costume de groom aux couleurs nazies. À quelques minutes du couvre-feu et alors que le jeune héros rentre chez lui, il tombe nez à nez avec une affiche incitant les jeunes à rejoindre la légion Wallonie, une unité militaire qui combat aux côtés des nazis. C'en est trop pour lui, qui doit déjà les supporter à longueur de journées à l'hôtel. Il sort un feutre et écrit sur l'affiche un « mort aux boches » très éloquent… lorsqu'il est surpris par un militaire. Il se retourne et découvre qu'il s'agit de Fantasio, qui lui fait une blague. Ce dernier lui présente sa nouvelle invention, le fantaérosol qui permet de peindre de manière très précise. Une petite démonstration s'impose et Fantasio écrit à son tour un « mort aux boches » qui recouvre tout le mur… lorsqu’une vraie patrouille arrive dans leur direction ! Or, l'acolyte de Spirou n'arrive plus à arrêter sa machine et les deux héros se font repérer. Le groom prend la machine de son ami et la jette au sol en direction des nazis. L'explosion qui s’ensuit leur permet de s'enfuir. Mais ils n'ont pas le temps d'aller très loin qu'une autre patrouille les contrôle et les embarque. Heureusement, Spirou sort son document prouvant qu'il travaille comme groom au siège de la Geheime Staatspolizei et l'armée les laisse reprendre leur route...


Le Groom vert-de-gris
Scénario : Yann
Dessins : Olivier Schwartz
Couleurs : Laurence Croix
Genre : Aventure, Action, Fantastique, Etrange, Humour
Editeur : Dupuis
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 07 mai 2009
Nombre de pages : 64

Mon avis : Il aura fallu attendre d’avoir presque 35 ans pour que, pour la toute première fois de ma vie, je lise un album de Spirou, une œuvre pourtant fort connue et vieille de plusieurs décennies mais qui, jusque-là, ne m’avait jamais intéressé. Cependant, lancée en 2006 par les éditions Dupuis, la série Une aventure de Spirou et Fantasio par... permet à divers auteurs de réaliser un one shot, chacun donnant sa vision particulière du monde de Spirou, ce Groom vert-de-gris étant le cinquième tome de ces aventures modernes de ce personnage on ne peut plus culte sous nos vertes contrées. Une œuvre qui avait fait pas mal parler d’elle avant sa sortie et que j’attendais avec impatience, ne serait-ce que par curiosité. Et, ma foi, mon attente fut à la hauteur de mes espérances puisque cette BD dont l’intrigue se déroule sous l’occupation allemande, est un véritable bijou que tout amateur de bande dessinée se doit de posséder, ou à défaut, de lire au moins une fois dans sa vie. Découvrir un personnage, aussi « naïf » (pas dans le genre péjoratif) que Tintin, plongé en pleine guerre mondiale, mêlé à un réseau de résistance, et etre confronter aux horreurs de son époque, cela fait un bien fou et nous change un peu de nos vieilles habitudes. Le Groom vert de gris est une réussite incontestable, où les personnages principaux, sans perdre leur humour et leurs traits de caractères, vivent une « aventure » bien plus sombre, où le danger et la mort sont bel et bien présents, où les considérations politiques ne sont pas occultées, de même que le sexe (et oui, ce sont des hommes, inutile de sombrer dans une parodie X comme Le mariage de Tintin pour s’en rendre compte). Un univers plus sombre, donc, que l’habituel, où certes Spirou est résistant et Fantasio cache des pilotes alliés chez lui, mais où chacun croit que l’autre n’est plus qu’un vulgaire collabo. Une collaboration non occultée d’ailleurs, comme le marché noir (avec un clin d’œil amusant à La traversée de Paris) et la déportation. Et si les nazis sont, bien évidemment, la cible des auteurs, comme leurs sympathisants, tout n’est pas rose au royaume paisible de Belgique et la tonte des femmes coupables d’avoir couché avec l’ennemi ou le mépris des habitants pour le sort des juifs est mis en avant, laissant un certain malaise planer, remettant en cause une certaine légende dorée de l’époque, valable pour la Belgique mais également pour la France. Et, tandis que le lecteur dévorera avidement cette BD bien plus adulte que l’on pourrait le croire, les amateurs s’amuseront à chercher les milles et une références et divers hommages des auteurs à Tintin (quel plaisir de revoir le terrible Docteur Muller), en majorité, et à d’autres héros de l’époque ou à des films bien connus. D’ailleurs, ceux-ci sont tellement nombreux qu’ils justifient à eux seuls une relecture attentive afin de ne passer à coter d’aucun d’eux. Et, personnellement, ces hommages n’ont fait que renforcer l’opinion plus que positive que j’ai de ce Groom vert de gris. Un véritable bijou que je vous disais. Si, comme vous pouvez le constater, j’ai apprécié au plus haut point cette aventure « moderne » de Spirou, il est incontestable qu’une telle œuvre remet en cause l’idée comme quoi l’on ne devrait pas toucher certaines icônes sacrées suite au décès de leurs auteurs. Certes, pour cela, il faut que la qualité soit au rendez-vous, ce qui est le cas ici, mais ce qui est loin d’être assuré en d’autres occasions, malheureusement. Mais, l’on voit bien qu’avec des auteurs inspirés et respectueux, l’on peut avoir de très bonnes surprises et que bon nombre d’autres séries (qui a dit Tintin ?), mériteraient peut être un petit dépoussiérage. Le Groom vert de gris nous prouve que cela ne serait pas forcement une hérésie.


Points Positifs :
- Une version moderne des aventures de Spirou et Fantasio qui place nos héros dans une période sombre de notre Histoire, la Seconde Guerre Mondiale, et ici, plus précisément, l’occupation de la Belgique par les troupes allemandes. On sent l’important travail des auteurs qui maitrisent parfaitement leur sujet, y compris, bien entendu, historique.
- De très nombreuses références à d’autres œuvres contemporaines comme Tintin, bien entendu, mais aussi, Blake et Mortimer, et même un fort sympathique clin d’œil à La traversée de Paris.
- Excellents dessins d’Olivier Schwartz qui s’inspire fortement des albums d’après-guerre, ce qui apporte une petite touche datée du plus bel effet.
- Des personnages plus adultes, plus fouillés ; bien entendu, le synopsis y est pour beaucoup mais cela fait plaisir de sortir un peu des sentiers battus.
- Un humour néanmoins présent.
- Mine de rien, l’intrigue est pas mal et il ne faudrait pas l’oublier…
- Œuvre moins manichéenne qu’il n’y parait de prime abord : les nazis sont bien entendus les grands méchants de l’histoire mais certains comportements contestables de la résistance belge ne sont pas occultés (tonte des femmes) quant au sort des juifs, on montre bien à quel point la population s’en moquait comme de sa première chemise.

Points Négatifs :
- Les deux premiers tiers de l’histoire sont quasiment parfaits, par contre, une fois arrivé à ce point de l’intrigue, la fin est un peu plus poussive ; dommage, on n’était pas loin de la perfection.
- Hum, il faudrait etre un expert en bande dessinée franco-belge pour reconnaitre et apprécier à sa juste valeur toutes les références qui jalonnent l’album, et elles sont nombreuses, très nombreuses même !
- Euh, Spirou est un résistant, il est arrêté par les allemands et il n’est pas fusillé sur place ? Pas très crédible ce passage…

Ma note : 8/10

dimanche 3 mai 2009

NEIL YOUNG


NEIL YOUNG

Neil Young (1968)

1-The Emperor of Wyoming – 2:14
2-The Loner – 3:55
3-If I Could Have Her Tonight – 2:15
4-I've Been Waiting for You – 2:30
5-The Old Laughing Lady – 5:58
6-String Quartet from Whiskey Boot Hill – 1:04
7-Here We Are in the Years – 3:27
8-What Did You Do to My Life? – 2:28
9-I've Loved Her So Long – 2:40
10-The Last Trip to Tulsa – 9:25

« L'album en lui-même était très bon. Mais ils m'ont fichu un nouveau procédé, le CSG, sur les mixes originaux, et ça l'a tué. Le CSG, c'était ce truc de merde qui écrasait littéralement le son pour faire sonner la musique de manière identique, qu'elle soit enregistrée en mono ou stéréo. En d'autres termes, cela a tout foutu en l'air. Il a fallu que la maison de disques choisisse de tester cette idée à la con sur mon disque, mon tout premier disque. En plus, il n'y avait que moi et Jack sur ce disque. Nous avions tout enregistré à deux, piste après piste. A l'époque, je trouvais encore cette technique valable, je voulais voir si elle pouvait vraiment fonctionner. Certaines chansons datent de l'époque Buffalo Springfield. »

Neil Young. Pleine Lune. Inrockuptibles 12/1992. Interview de Nick Kent.

Je me suis dit, alors que je m’apprêtais à écrire ma petite critique du premier album de Neil Young, que la citation du Loner résumait assez bien ce que celui-ci valait (et vaux toujours, plus de 40 ans après sa sortie). Car, incontestablement, ce qui choque, encore aujourd’hui, c’est ce son, légèrement écrasé, qui ne met pas vraiment en valeur le contenu de cette œuvre, qui aurait put être d’un tout autre niveau (mais avec des « si », on referait le monde). Car, en 1968, et suite à des divergences avec Stephen Stills qui le poussèrent à quitter les Buffalo Springfield, Neil Young, sur ce premier album de sa très longue, et pour le moment toujours en cour, carrière solo, laissait déjà entrevoir les immenses qualités qui allaient l’imposer comme l’un des plus grands auteurs-compositeurs de l’histoire de la musique de la fin du vingtième siècle. Si les réminiscences de la période « Springfield » sont encore présentes, ce qui est compréhensible, un titre atypique comme « The Last Trip to Tulsa », long de plus de 9 minutes (l’un des plus longs pour l’époque) annonce l’album suivant, l’excellent « Everybody Knows This Is Nowhere » qui sera d’un niveau supérieur et lancera la carrière du canadien. Mélange de rock, de pop et de country, ce premier album, sans nom, est un parfait mélange de ce qui fera le style de Neil Young dans les décennies suivantes, même s’il faut bien reconnaître que si les compositions sont certes honnêtes, voir très bonnes comme « The Loner » qui lui vaudra son surnom, la suite sera d’une toute autre facture. Mais cela n’empêche pas ce premier album, malgré un son trop moyen qui gâche l’ensemble, de s’en sortir avec les honneurs, cela, grâce à l’incontestable talent d’un Neil Young qui se cherche encore un peu sur cet opus, mais qui marquera très rapidement de son empreinte, l’Histoire de la musique.