HAMELIN
Par
un hiver du XIVe siècle, un vieux colporteur s’installe sur la place centrale
d’un gros bourg allemand fortifié. Accompagné par le son de sa vièle, il se met
à narrer aux badauds la tragique mésaventure qui ravagea la bonne ville de
Hamelin, alors qu’il était petit. Cela se déroula en 1284, alors que lui-même
était âgé de 10 ans. Cette année là, les rats proliféraient tant et si bien
dans la ville, qu’ils parvenaient à dévorer, en meute, des mendiants encore
vivants. Vue la colère des habitants, le bourgmestre fit appel à un spécialiste
pour dératiser le bourg. L’homme qui s’était présenté était mystérieux,
renfermé et il portait sur l’épaule un étrange furet. Lors du premier entretien
face aux autorités de la ville, il refusa de communiquer son prix : il lui
fallait étudier l’ampleur et la nature de l’invasion avant de savoir combien
cela allait coûter. Après quelques jours, il annonça que la situation était
grave : qu’il y avait environ 100 bêtes pour chaque habitant. La dératisation
intégrale allait donc coûter 100 Ducas – une somme astronomique ! Le
bourgmestre accepta toutefois, avec comme dans l’idée malhonnête qu’il ne
réussirait pas pleinement sa mission et qu’il serait toujours temps, ensuite,
de refuser le paiement. Mal lui en prit…
Hamelin
Scénario : André Houot
Dessins : André Houot
Couleurs : Jocelyne
Charrance
Couverture : André Houot
Editeur
: Glénat
Genre : Conte,
Fantasy
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution
: 05
octobre 2011
Nombre
de pages : 48
Mon
avis : Bien évidement, les plus attentifs
d’entre vous ont déjà entendu parler de la fameuse légende du joueur de flute
de Hamelin, de ce village envahit par les rats, de cet étranger mystérieux qui
l’en débarrasse en charmant les rongeurs du son de son envoutante flute, de ses
cupides villageois qui refusent alors de payer ce qu’ils avaient promis au
flutiste et de la terrible vengeance de celui-ci, revenant quelques temps plus
tard et amenant derrière lui, tous les enfants du village, laissant leurs
parents désemparés. Forcement, ce conte, connus de tous – oui bon, certes,
moins que Blanche Neige ou Le petit chaperon rouge mais
tout de même – a connu, au fil du temps, bien des adaptations et du coup, en
découvrant le sujet de cette bande dessinée, le lecteur méfiant pourra me
rétorquer que l’intérêt de celle-ci est loin d’être évidant, et quelque part,
je le comprendrais. En effet, a quoi bon ? Oui, a quoi bon une énième version
d’un vieux conte qui risque de ne pas apporter grand-chose à celui-ci ? Ou est
la prise de risque scénaristique dans tout cela, l’originalité ? Et ben en
fait, justement, c’est la que la démarche de André Houot est intéressante car
en s’attaquant a une œuvre aussi connue, vu et revue, le risque était grand :
risque de ne pas intéresser grand monde, risque de lassitude devant tant de
versions, bref, un sacré risque de plantage. Or, et bien heureusement pour nous
amateurs de bande dessinées, ce fut la réussite – et quelle réussite – qui fut
au rendez vous puisqu’en effet, l’auteur, a la fois scénariste et dessinateur,
a réussit le tour de force de rendre intéressant, que dis-je, passionnant, une
vieille histoire dont je pensais sincèrement qu’il n’y avait plus grand-chose à
tirer. Ainsi, que ce soit par le propos principal, connu de tous – l’intrigue
du conte en elle-même avec le flutiste, les rats et les villageois radins – qui
ne surprendra personne mais qui n’en est pas moins traiter de fort agréable
façon, mais aussi par le récit parallèle, inédit celui-ci, qui a pour
protagonistes principaux un enfant handicapé et une jeune adolescente qui fait
tourner bien des têtes (pour rester poli) ce qui lui voudra la jalousie puis la
haine de ses concitoyens, André Houot nous livre la une fort bonne histoire, a
la fois proche et lointaine du récit original et où l’on retrouve des éléments
intéressants comme, par exemple, celui du bouc émissaire, thème quasi principal
de toute cette histoire. Si l’on ajoute a cela des dessins tout bonnement
somptueux – et je pèse mes mots – avec de nombreuses cases occupant presque une
page entière et où fourmillent tant de détails, que ce soit dans l’architecture
ou dans les « tronches » des personnages, que l’on passera
presque plus de temps a les admirer tous qu’a suivre véritablement le récit,
pourtant captivant, et vous comprendrez que cet Hamelin, depuis sa
désormais lointaine sortie en 2011, reste encore une belle petite réussite,
comme on aimerait en voir plus souvent…
Points
Positifs :
-
Ce qui marque indéniablement, ce sont les dessins, bien évidement. Il faut dire
qu’André Houot livre ici un quasi sans fautes et ses planches sont tout
simplement magnifiques : fourmillant de détails, cadrages du plus bel
effet, personnages a trognes, force est de constater que tout cela est un
véritable régal pour les yeux.
-
André Houot réussit le tour de force de renouveler un conte vieux comme le
monde et archi-connu, pourtant, le pari était loin d’être gagner mais en
mettant en avant des protagonistes secondaires et en nous narrant leur
histoire, principalement, ce Hamelin
sort un peu des sentiers battus.
-
Rendons à César ce qui lui appartient et donc, a Jocelyne Charrance, son
travail de colorisation sur cette bande dessinée.
-
Le petit clin d’œil aux fameux procès d’animaux qui, pour la petite histoire,
on bel et bien existés au Moyen-âge.
Points
Négatifs :
-
En mettant en avant le sort des deux frères et de la jeune fille, l’auteur met,
du coup, le joueur de flute au second plan ; certes, ainsi, cela nous
permet d’avoir un conte un peu plus original qu’une simple adaptation,
cependant, il est dommage que le fameux joueur, charismatique au possible, soit
si peu exploité dans cette histoire.
Ma
note : 7,5/10