L’ODYSSÉE DE L’ESPÈCE
Il y a dix millions d'années, en Afrique tropicale, parce que la forêt disparaît, quelques grands primates se lèvent et se mettent à marcher sur deux pieds. Face aux dangers de la savane, comme tous les êtres vivants, ils se défendent et s'adaptent. Leur cerveau grandit, leur conscience se développe. Ils inventent, ils s'organisent, ils parcourent la terre et les océans. Ils conquièrent le monde. Nous sommes leurs enfants. Que nous soyons bretons, chinois, indiens ou africains, que notre peau soit blanche, noire ou cuivrée… Nous descendons tous d'une seule lignée. Dix millions d'années, c'est plus de cinq cent mille générations. Inlassablement, nos aïeux ont transmis leur savoir à leurs enfants, pour qu'il arrive jusqu'à nous. Aujourd'hui, la part de ce savoir que l'on appelle science nous permet de remonter jusqu'à eux. De fouiller notre terre pour y trouver leurs traces, faire surgir notre passé… Et raconter ce que l'on sait de l'extraordinaire odyssée de notre grande famille.
Orrorin et Toumaï
Les premiers pas le rassurent. Peut-être même éprouve-t-il le plaisir de la nouveauté. De là-haut Orrorin se sent plus grand, plus fort et il peut voir les siens de loin. La longue marche commence, vers la nourriture, vers de nouveaux abris. Orrorin est le premier bipède connu de notre lignée est-africaine. Et nous le savons par quelques bouts d'os fossilisés trouvés en l'an 2000.
Australopithèque
De nombreuses espèces disparaissent, comme le chalicotère. D'autres survivent en évoluant. Parmi elles, quelques hominidés vont réussir à s'adapter : les Australopithèques. Ils sont mieux connus depuis un beau jour de l'année 1973… où l'équipe franco-américaine dirigée par Yves Coppens, Donald Johanson et Maurice Taïeb, commence à mettre au jour les restes fossilisés d'une petite Australopithèque. Nous sommes dans le nord de l'Ethiopie, dans le triangle des Afars. Son nom scientifique sera donc Australopithèque afarensis.
Homo Habilis
Nous sommes maintenant à moins 3 millions d'années. Un autre grand tournant de notre préhistoire va avoir lieu... Le premier véritable Homme est sur le point de naître. Un changement de climat sera, une fois encore, à l'origine de cette naissance : un grand coup de froid sur la planète. Ce nouvel Hominidé, le premier Homme à proprement parler, est l'un des plus grands inventeurs de notre lignée. Ce nouvel Hominidé, le premier Homme à proprement parler, est l'un des plus grands inventeurs de notre lignée. On l'appelle Homo habilis.
Homo Ergaster et Homo Erectus
Homo Ergaster. C'est le nom que l'on a donné à ce conquérant pour le distinguer des autres. Il va découvrir des terres vierges prêtes à être explorées. Génération après génération, au gré des glaciations qui font baisser le niveau des mers, ou des réchauffements qui les font remonter, ces hommes peuplent la Terre. Pas encore toute la Terre, mais déjà toutes les terres qu'ils peuvent atteindre.
Homme de Neandertal
Europe méridionale, - 200 000 ans. Neandertal s'est adapté aux rigueurs des toundras et des steppes qui couvrent la majeure partie de l'Europe, au sud de la calotte glaciaire. Ce faisant, il est même devenu une force de la nature. Son ossature massive, son corps trapu, les parois de son crâne épaisses sont des défenses naturelles. De plus, il couvre son corps de peaux et de fourrures - les premiers vêtements. De tous nos ancêtres, Neandertal est le plus robuste, le plus endurant. Il va peupler l'Europe pendant des centaines de milliers d'années…
Homo Sapiens
Nous sommes dans le sud de l'Europe, il y a environ 40 000 ans. Le climat et la végétation ressemblent un peu à ceux de l'Ecosse d'aujourd'hui. Et même en période glaciaire, l'été rend la vie plus douce à tous les êtres vivants, plantes ou animaux. Neandertal domine toujours cette partie du monde. Il vit en petites tribus familiales, se déplace selon les saisons, en suivant les migrations de son gibier. Il profite de toutes les richesses de la nature. Pourtant les jours du peuple Neandertal sont comptés. Il va s'éteindre dans quelques millénaires… Avant de partir, il va faire une rencontre stupéfiante.
Tout commença il y a près de neuf ans, lorsque a une heure de grande écoute, une chaine du service public, France 3 pour ne pas la citer, diffusa ce qui fut alors présenter comme étant un documentaire exceptionnel : L’Odyssée de l’espèce. Retraçant l’évolution humaine des tous premiers pas de nos plus anciens ancêtres, qui, pour simplifier les choses, quittèrent les branches des arbres pour s’aventurer dans la savane il y a environ 7 a 6 millions d’années, jusqu'à l’Homo Sapiens, c'est-à-dire, nous-mêmes, en passant par l’Homo Habilis ou l’Homme de Neandertal, tout au long de 90 minutes, le spectateur découvrait alors, de façon imagée, parfois théâtrale des instants de vie parmi les plus marquants de la longue, très longue histoire humaine, celle de nos ancêtres, de leurs évolution, de leurs découvertes, et de la propagation des connaissances. Bien évidement, exceptionnel, ce documentaire l’était bel et bien, sans nul doute possible et la volonté, que dis-je, le courage de France 3 de le diffuser a une heure de très grande écoute se vit récompenser par la plus belle des manières a l’époque, c'est-à-dire, par un excellent audimat ce qui nous montre que lorsque la télé prend des risques, elle en est parfois récompensée. Et même si prêt d’une décennie s’est écoulée depuis cette toute première diffusion, je garde encore en mémoire mes toutes premières impressions d’alors, forcement très bonnes, ainsi que les louanges des divers médias et du public en général ; oui, indéniablement, il y eut un avant et un après L’Odyssée de l’espèce en France, ce qui est dommage, cependant, c’est que ce genre d’initiatives soit, encore aujourd’hui, bien trop rare.
Bien évidement, le temps a passé depuis et j’ai eu l’occasion, au fil des années de voir et revoir de multiples rediffusions de ce documentaire, soit dans sa version originale, par le biais du DVD rapidement acheter après sa première diffusion, soit celle comportant moult explications scientifiques, et se rapprochant de fait du documentaire tel que l’on est habituer d’ne voir sur nos petits écrans. Du coup, a force, je dois avouer que ces multiples rediffusions me lassèrent un peu, surtout qu’entre temps, tout un tas de « suites » virent le jour, comme Homo Sapiens, Le sacre de l’Homme, Toumaï et même L’Odyssée de la vie, elles aussi multi-diffusées sur le service public au fil des ans. Pourtant, si lassitude il y eut, mon intérêt pour ce documentaire (et pour les autres par ailleurs) ne faiblit pas comme j’ai put le remarquer hier après midi après l’avoir revu, chose que je n’avais pas faite depuis un bon bout de temps. Bien évidement, l’effet de surprise s’est depuis longtemps envolé, mais même ainsi, au bout de presque une décennie et de moult rediffusions, il est incontestable, selon moi, que L’Odyssée de l’espèce n’a rien perdu de son intérêt.
Bien évidement, si le format choisis alors s’éloigne des reportages scientifiques auxquels on est habituer en temps normal (voir ARTE), pour être tout a fait franc, les concepteurs de L’Odyssée de l’espèce n’ont rien inventer, se contentant de s’inspirer de ce que la BBC avait fait, par exemple, avec leur célèbre Sur la terre des dinosaures (et dont j’ai écrit la critique sur ce même blog la semaine dernière) sortit quelques années plus tôt : documentaire diviser en plusieurs parties, chacune consacrée a une période donnée et, bien évidement, a l’un de nos ancêtres, scènes de vie, théâtralisation des événements importants comme, par exemple, la découverte du feu, celle de la pierre taillé, et voix off narrative qui nous donne a la fois quelques informations sur les événements en cour comme sur ce que l’on voit a l’écran. Mais n’y voyez rien là aucun manque d’originalité mais plutôt la reprise d’une formule qui a fait ses fruits et a ce propos, il est indéniable que Jacques Malaterre a fait là un superbe travail de réalisateur. Bien évidement, les mauvaises langues se sont tout de même fait entendre, un peu de la même manière que dans le cas de Sur la terre des dinosaures : tout cela n’était que de la spéculation, personne, au jour d’aujourd’hui, n’a la certitude que les événements se sont déroulés ainsi, quant a la caution scientifique d’Yves Coppens (mais il n’était pas seul sur ce coup là), on n’en viendrait presque a lui trouver beaucoup a redire, certains mettant en cause ses compétences ; mal accessoirement bien français que de rejeter ce qui vient de chez soit et de s’extasier sur les autres et après l’on s’étonnes que nos « cerveaux » trouvent du travail ailleurs ? Mais quoi qu’il en soit, comme c’est également le cas pour Sur la terre des dinosaures, disons nous bien qu’un documentaire comme L’Odyssée de l’espèce est à prendre avant tout pour ce qu’il est, c'est-à-dire, un concentré des connaissances du moment (que de nouvelles découvertes pourront dans l’avenir contredire), une extrapolation d’événements qui ont eu lieu il y a une éternité et dont, avouons le, un flou total continuera a planer et, surtout, un formidable travail de vulgarisation scientifique, et cela me semble le plus important : comment croyez vous que le simple quidam accroche a un reportage où un type barbu au milieu de son chantier de fouilles va nous parler pendant une demi heure de toutes les hypothèses possible et inimaginables sur la façon dont l’Homo Erectus taillait ses silex alors que dans L’Odyssée de l’espèce, la question est réglée en deux minutes ? Réducteur, simpliste ? Non, éducatif car tous ne sont pas capables ou ne veulent même pas entendre parler de reportages scientifiques et si des documentaires comme L’Odyssée de l’espèce permettent d’attirer un nouveau public, c’est tant mieux ! La connaissance, toujours la connaissance, et pour le plus grand nombre, c’est cela qui compte, et quand en plus, la qualité est au rendez vous, que demande le peuple ?